Aujourd’hui, j’ai décidé de vous parler de l’isolement.
Amplifié en ce moment à cause du confinement, ce sentiment d’isolement existait bel et bien avant sans qu’on en parle.
Malgré la profusion des réseaux, il est paradoxal de voir que de plus en plus de personnes se plaignent de se sentir isolées notamment dans le cadre de leur travail.
Nos interactions physiques sont limitées par l’environnement dans lequel nous nous trouvons comme nous le vivons actuellement avec cette crise sanitaire sans précédent.
Seul(e) chez soi, nous voyons très peu de personnes.
Pour les plus chanceux, nous sommes en couple ou en famille
Toutefois, nous aimerions tout de même voir nos amis, notre famille éloignée et même nos collègues de travail. Discuter avec eux…en face à face.
Être seul(e) dans un bureau est également un bon exemple. On ne parle qu’avec très peu de monde. L’échange au cours de la journée est difficile sans susciter de se faire remarquer et voir même être critiqué par la hiérarchie.
Le second type est l’isolement psychique/moral c’est-à-dire le fait de se sentir isolé alors qu’on ne l’est pas forcément physiquement.
C’est le cas notamment des personnes qui se sentent exclues par leurs collègues ou par leur hiérarchie.
« Il passe à côté de moi, et il ne fait même pas attention à moi, comme si je n’existais pas ! » est l’expression typique qui caractérise un isolement moral.
Une personne de mon entourage me racontait, qu’elle était :
Mais de là à parler du mal du siècle, c’est un peu exagéré me direz-vous.
Et pourtant, …
L’édition 2019 du sondage Paris Workplace* intitulé “et si on parlait ?” a mis en lumière qu’une personne en isolement se sent moins heureuse et ressent davantage de stress que ses collègues.
Cet isolement n’impacte pas seulement le stress ou le bien-être au travail mais également la confiance et l’estime de soi.
Un salarié isolé se trouvera moins performant qu’un autre salarié qui peut échanger régulièrement avec a minima un de ses collègues. Quant à la personne rarement isolée, elle se sentira soutenue en cas de difficultés et ne pensera pas à partir.
L’espace professionnel est un espace d’échanges (clients, partenaires, collègues, patients, etc.). Certains chercheurs (comme Offman) vont même jusqu’à dire que le travail est un espace de construction de soi.
La machine à café, la porte ouverte, le daily meeting (cette petite réunion du matin qui permet d’en savoir plus sur le travail de nos collègues) etc. sont tous ces à-côtés qui permettent de faire du travail, un « espace social ».
Lorsque le salarié travaille seul dans son bureau, en télétravail, dans des équipes très réduites, la nuit (etc…), qu’il est peu entouré ou mal entouré, il ressent ce sentiment d’isolement.
Dans l’étude précédemment citée, il a été constaté que les salariés vivaient mal le fait d’être de plus en plus connectés.
Autrefois pour transmettre une information, nous nous déplacions dans le bureau voisin ou du collègue concerné.
Aujourd’hui nous disposons d’outils et de logiciels communautaires (Slack, Skype, Trello, Google Drive…) et l’information est désormais transmise
A distance…
Entendons-nous bien ici : je ne critique en rien l’avancée de nos technologies.
Il s’agit d’un simple constat : au bout de 20 interactions par mail ou par téléphone dans la journée, ce sentiment d’isolement se renforce.
Avez-vous déjà assisté à un déjeuner :
Et c’est à ce moment-là, que vous vous êtes dits que vous n’aviez plus votre place ici, alors que le job vous plaisait vraiment ?
En mars 2019, c’est exactement ce que je me suis dit. Et je peux vous assurer la décision s’est faite principalement à cause de l’isolement social dans lequel je me trouvais à chaque fois que je poussais les portes de mon entreprise.
Pourtant en open-space, j’étais seule dans mon équipe. Et au moment où j’ai eu enfin des interactions avec mes collègues d’autres équipes, on les a changés de place, les mettant aux 4 coins de l’espace de travail.
Cette phase, je pense, a été la pire à vivre dans mon travail de salariée.
Il faut savoir que lorsque les interactions entre les collègues sont bonnes, la performance des entreprises augmente (plus de motivation, plus de plaisir dans le travail). Il s’agit donc pour l’entreprise de favoriser ces interactions et de privilégier le face à face ou la visioconférence.
Le brainstorming entre personnes d’une même équipe est un exemple très important. Il permet d’arriver plus facilement à la résolution des problèmes mais surtout il permet de favoriser les échanges productifs entre salariés qui, comme nous l’avons vu, sont parfaits pour augmenter le bien-être des salariés et en même temps la performance de l’équipe.
Le confinement a réduit considérablement ces possibilités d’interactions et c’est compliqué pour chacun de garder un lien avec les personnes extérieures.
« Ce n’est pas pareil » me disait mon voisin quand je lui parlais de la visioconférence.
Et pourtant, depuis mi-mars, j’ai mis en place une routine d’une visio par jour avec une personne extérieure.
C’est comme ça que je maintiens mon bien-être en télétravail.
Concernant les actions collectives, je pense, que ce temps de confinement, devrait être propice pour imaginer des modifications dans la manière de travailler et notamment d’inclure plus d’échanges au sein d’une équipe, mais également avec les autres services.
Par exemple, le service communication pourrait avoir des idées pour améliorer le service RH, notamment au niveau de sa communication en interne.
Estimant que d’échanger sur ces problématiques avec des personnes qui vivent des difficultés similaires, est le début d’un mieux-être, je souhaitais à l’origine créer un groupe de parole car pour moi l’échange en face à face est plus adapté.
Malheureusement, avec le confinement, ce projet a dû se stopper.
Je voulais tout de même ouvrir un espace pour que les personnes en souffrance actuellement et en grand isolement puissent échanger sans crainte et en toute liberté de manière anonyme.
Est-ce qu’un groupe de parole vous intéresserait ? On y parlerait de maladie chronique, de qualité de vie au travail et on échangerait autour de nos problématiques quotidiennes.
Si c’est le cas, n’hésitez pas à me contacter via ce formulaire de contact.
*Source : cp-sfl-ifop-parisworkplace-2019
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